« L’autre voyou de la République », « L’inquiétant
Monsieur Copé »… Au cours de ces dernières semaines, Marianne et le Nouvel
Obs se sont pris de passion pour le feuilleton dramatique de l’UMP. Leur
principale cible : Jean-François Copé, le JR de la série «UMP, ton Univers
Impitoyable. » Si les Unes de ces hebdomadaires égratignent sévèrement l’image
du président contesté de l’UMP, il semblerait que l’histoire se répète encore. Jean-François
Copé est-il vraiment la nouvelle victime médiatique ? En cela, pouvons-nous
vraiment voir là un hasard ? Explications…
Jean-François Copé, une victime qui le vaut bien
60% des Français ne feraient pas confiance aux journalistes.
Trop critiques, trop durs, trop opportunistes, trop à Gauche. Pour beaucoup, le
souvenir cuisant de la déchirure entre les médias et le public, s’était révélée
lors de la présidentielle de 2012. Les Unes tonitruantes d’un Nicolas Sarkozy
comparé au Maréchal Pétain faisaient grand bruit en printemps dernier. Sa
campagne aux allures buissonnières, était jugée trop clivante, voire frontiste.
Nicolas Sarkozy était depuis longtemps l’homme à exclure, dès cet instant, il
était devenu l’homme à abattre. Jean-François Copé, lui, semble subir le même
sort. Et pourtant, le hasard entre politiques et journalistes n’a jamais
vraiment sa place. Entre «pains au chocolat » et «racisme anti-blanc »,
Jean-François Copé est le genre d’homme que l’on ne prend pas avec une pince à
sucre. Mais il va plus loin encore le soir du débat lorsqu’il affronte, non pas
François Fillon comme on aimerait le croire, mais plutôt David Pujadas et la
très controversée Nathalie Saint-Cricq. Très vite, Jean-François Copé endosse
le rôle de boxeur, rendant justice aux sympathisants et militants encore
affectés par les déboires médiatiques de la présidentielle, et cognant un David
Pujadas totalement médusé. Les médias, eux, le savent et s’en emparent,
attisant encore la colère des militants et l’envie irrépressible de soutenir
leur champion. Alors, cette image négative du président contesté de l’UMP renvoyée
par les journaux, est aujourd’hui un atout pour Jean-François Copé, le plaçant
ainsi dans un rôle de victime… qui l’arrange bien. Jean-François Copé est un homme frais mais pas
né du printemps dernier, il est le maître de la compassion lancinante des
militants.
La Droite Forte, la complice…
Si il y a une complice à toutes ces querelles que l’on
pourrait désigner, ce serait bien la Droite Forte. Cette motion aux allants « sarkozystes »
n’a pas attendu que Jean-François Copé puisse être meurtri par les médias. Faisons
confiance au professionnel des sondages: Guillaume Peltier qui a dû
certainement voir que les courbes entre Français et journalistes ne se croisaient
plus. Inutile donc de citer une fois de plus l’ère présidentielle, tout est
dit. Mais revenons plutôt, sur l’une des propositions : celle d’introduire
davantage de journalistes de Droite dans les médias publics. Avec environ 100%
des élèves des Ecoles Privées de Journalisme qui auraient voté François
Hollande, inclure des médias de Droite dans le secteur public semble bien mal
en point, voire impossible. Quoi qu’il en soit, les militants ont retenu le
message : « les journalistes sont tous à Gauche ». D’ailleurs,
si un journaliste politique ne mentionne son appartenance à la Droite, la
défiance ressentie par le public est palpable. Bref, pari gagné pour les deux
protagonistes de la Droite Forte et pour Jean-François Copé. Quand l’un
dénonce, l’autre cogne dans le dessein unique de rendre justice aux militants.
Et pourtant… La complicité est de mise, mais la stratégie ne vise qu’un seul
homme à enfermer : François Fillon….
François Fillon, l’ami des médias…
Qui a dit, le soir du débat : « il faut interdire
les prestations sociales aux étrangers avant un an de présence sur le
territoire français » ? François Fillon. Un discours bonapartiste que
les médias n’ont pas relevé parce qu’ils avaient déjà accrédité l’ancien
Premier ministre dans un rôle de rassembleur. Aucun journaliste ne s’est alors
embarqué dans l’aventure des Unes d’un homme qu’ils auraient pu promouvoir
comme le minimalisme raciste. Complices, les médias sont très sélectifs dans le
choix de leurs informations, qu’ils soient de Gauche ou de Droite. Ils se sont
emparés de la campagne dynamique de Jean-François Copé retenant « pains au
chocolat » et « racisme anti-blanc », dénonçant une droitisation
qui n’a jamais existé. François Fillon quant à lui, avait été vu comme l’ancien
Premier ministre qui a perduré dans sa fonction au-delà du mandat de Nicolas
Sarkozy, un homme droit, juste et lisse, telle est l’image rendue. Les journaux
ont renvoyé les deux anciens candidats à la présidence de l'UMP dos à dos. En laissant croire au public qu’ils s’étaient
saisis de leurs idées, c’est avant tout les hommes qu’ils ont pris en otage. Loin
d’être dupes, Jean-François Copé, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, ont
souhaité ostraciser François Fillon dans le rôle du complice médiatique, à l’instar
de François Hollande lors de la présidentielle de 2012. Afin de le remémorer
inconsciemment dans l’esprit militant la médisance médiatique, ils ont
verbalisé leurs discours par le manque de partialité des médias et sur une
Droite molle qui, elle non plus, n’existe pas. Enfermer le président de la
République, l’ancien Premier ministre et les journalistes dans le même sac, est
déjà une stratégie aux accents officiellement rédhibitoires, officieusement, c’est
une toute autre chanson.
Jean-François Copé, la Droite Forte, François Fillon et les
journalistes oeuvrent de concert. Les uns sont des pions à abattre, mais des
victimes pour les militants, l’autre est l’homme à aimer et à sauver. Ces
liaisons dangereuses n’ont pas fini de faire parler d’elles. Elles soulèveront
doutes, colères et même parfois des amours inavouées. Il serait toutefois de bon
ton de ne pas omettre un petit détail : en France, les médias ont le
pouvoir, pas les politiques.
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