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Jean-François Copé et François Fillon |
L’un se nomme Jean-François
Copé, l’autre François Fillon. L’un est fonceur, l’autre est mesuré. A l’heure
où ces deux protagonistes avérés se disputent la présidence du parti de l’UMP,
l’ombre de Nicolas Sarkozy plane toujours au-dessus de nos têtes. Les médias et
les militants s’entendent sur ce point, Nicolas Sarkozy subsiste dans les
esprits de chacun, copéistes et fillonistes confondus. Explications…
Jean-François Copé, le digne héritier de Nicolas
Sarkozy ?
Il sert des mains, sourit de
toutes ses dents, agite les esprits, fend et embrase la foule à la fois. Cet
homme est Jean-François Copé. C’est un fonceur. Il est vif et percutant, au
même titre que Nicolas Sarkozy en son temps. D’ailleurs, il le revendique à
chacun de ses meetings : « je souhaite marcher dans les pas de
Nicolas Sarkozy. « S’il revient, je serai derrière lui. » « Les
commentateurs commentent (ironie) mais l’Histoire prouvera que nous avons eu un
grand président en la personne de Nicolas Sarkozy. » Jean-François Copé a
très bien saisi la solitude post-électorale du 6 mai. Il la ressent, il la
vibre. Par-delà les mots, les militants –et même les sympathisants- ont perdu
un mentor, un génie politique, un stratège, un père, un homme… Conscient de
cette émotion palpable, Jean-François Copé attise les passions en faisant
resurgir le fantôme du Maître. En voilà un mot qui résume la campagne de cet
homme aguerri : émotion. Mais il va plus loin encore, il destine à ses
troupes un message d’espoir, celui du retour de Nicolas Sarkozy. L’inconscient
collectif des militants est alors envahi par cette seule idée. Même si
Jean-François Copé fait campagne pour la présidence du parti, les militants
voteront-ils vraiment Jean-François Copé ou le retour tant attendu de l’idole ?
François Fillon se démarque de Nicolas Sarkozy… Oh que
non !
Nous entendons déjà certains
militants rouspéter devant cet en-tête. Certes, vous n’auriez pas totalement
tord, et pour cause, François Fillon a déjà émis quelques critiques
déplaisantes à l’endroit de Nicolas Sarkozy. Mais il n’a pas oublié que le
bilan de Nicolas Sarkozy est aussi son propre bilan… Et les socialistes non
plus. L’idée, nous l’avons tous compris, est qu’il souhaite se démarquer et ne
plus passer pour le second, pour le mou. Alors, il tape ! Mais sa stratégie
est d’autant plus intéressante qu’il se positionne en présidentiable. Non pas
seulement du parti mais de la France en elle-même. Si Jean-François Copé a
renoncé à la présidence de la République de 2017, c’est loin d’être le cas de
François Fillon. Tout comme son adversaire, François Fillon a saisi la perte
douloureuse de l’élection de mai 2012. Mais il va plus loin dans son
diagnostic ; s’il se positionne déjà en Opposant unique, il a saisi un
fait certain : Le Capitaine Hollande du Navire France est-il à bord ?
Les Français dans tout leur ensemble, ont perdu un chef qui tenait les
commandes. Ils veulent désormais un commandant de bord et se soigner de ce mal
de mer persistant. C’est donc en cela que François Fillon joue sa campagne, sur
l’absence non pas de Nicolas Sarkozy mais sur sa solidité à maintenir le
gouvernail. Clairement, sa stratégie repose non pas sur l’émotion mais sur la
fonction présidentielle. Sans omettre, qu’il possède cette position privilégiée
d’avoir été Premier ministre. "Vous avez eu le Gouvernement Fillon, vous en
aurez un second. Vous n'avez pas de président, pas de panique vous m'avez moi, et Nicolas Sarkozy m'a enseigné les rudiments du métier! " Peu importe, les militants
voteront pour un rassembleur certes, mais surtout pour le futur président de la
République. A l’instar des Français, ils veulent un chef de file. Et ce ne sont
pas les derniers ralliements qui diront le contraire, car eux aussi, ont déjà
choisi leur chef.
François Fillon et Jean-François Copé, deux entités
pour un seul homme.
Quelques soient les manœuvres
de l’un ou l’autre. Nicolas Sarkozy n’est jamais bien loin. Si l’un le crie
ouvertement, l’autre le fait doucement ressentir. Quoiqu’il se dise, quoiqu’il
se passe, nous n’enterrons pas notre ancien Président qui a su gérer avec brio une
crise sans précédent. Mais combien de temps encore, serons-nous torturés par
cette nostalgie lancinante?
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