L’UMP a choisi son
président : en quoi la victoire de ce dernier ouvre un boulevard au Front
national et au Parti Socialiste ? Pourquoi Nicolas Sarkozy ne peut pas
revenir ? Analyse.
Durant ces derniers jours mouvementés, la Gazette du
Militant a beaucoup échangé, écouté, réfléchi. Préoccupés par l’état de notre
pays, nous n’en sommes que plus sensibles à l’image véhiculée en externe par
l’UMP, ce parti pris dans le tourbillon de la division et de la suspicion.
En 2008, lors du funeste congrès de Reims pour le parti
socialiste, Jean-François Copé s’interrogeait sur la capacité «de gens qui
ne s’aiment pas à travailler ensemble».
Dès lors, comment interpréter la tactique de «la main
tendue » à François Fillon pour lui proposer un poste de vice-président
sinon que comme une posture visant à discréditer et à embastiller l’ancien Premier
ministre». Que les militants qui vilipendent la décision de François Fillon de
décliner cette offre se rassurent : l’état-major copéiste a adopté la même
méthode de communication que Nicolas Sarkozy au soir du 22 avril 2012 lorsque
le président -candidat demandait à François Hollande d’accepter de participer à
trois débats dans l’entre-deux tours ! La demande se heurterait
inéluctablement à un refus, mais l’essentiel était sauf : enfermer son
adversaire et créer du buzz.
En discutant avec les uns et les autres dans le respect le
plus total, nous avons pu mesurer à quel point à la fracture politique s’ajoute
une fracture morale profonde. A un an et demi des élections municipales, la
situation actuelle laisse entrevoir des lendemains difficiles dans un paysage
politique, de fait, en pleine reconstitution avec un Front national comme
toujours allié objectif du Parti socialiste et une UDI qui en tireront un
bénéfice politique et populaire.
A la tête d’un parti scindé en deux, Jean-François Copé ne
prend t-il pas le risque d’empêcher l’opposition de bénéficier d’un soutien
populaire indispensable quand sonnera l’heure de défier François Hollande ?
. Car ne nous y trompons pas : le président de la République n’est pas
impopulaire sur sa personne mais sur sa politique. Soit exactement l’inverse de
qui vous savez.
D’ailleurs, les plus ardents partisans du retour de
l’ex-président sur le devant de la scène politique devraient en revenir à la
réalité. En effet, si le bilan et le volontarisme dans l’action de Nicolas Sarkozy
apparaissent incontestables, il n’en demeure pas moins que la convocation de
l’ancien locataire de l’Elysée devant le juge, demain à Bordeaux, le train de
vie de l’ancien chef de l’Etat (voyages et conférences rémunérées à prix d’or)
sont l’antithèse d’un futur retour dans lequel «le peuple » serait la
pierre angulaire de toute stratégie de reconquête.
Faire du retour de l’ancien président de la République le
ciment d’une émotion collective irraisonnée et donc forcément destructrice
pourrait apparaître comme un virus mortel à un moment ou la droite républicaine
doit urgemment modifier son logiciel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire