Enquêtes et Reconquêtes

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mercredi 21 novembre 2012

Enquête: Sortie de route à l'UMP


L’UMP a choisi son président : en quoi la victoire de ce dernier ouvre un boulevard au Front national et au Parti Socialiste ? Pourquoi Nicolas Sarkozy ne peut pas revenir ? Analyse.

Durant ces derniers jours mouvementés, la Gazette du Militant a beaucoup échangé, écouté, réfléchi. Préoccupés par l’état de notre pays, nous n’en sommes que plus sensibles à l’image véhiculée en externe par l’UMP, ce parti pris dans le tourbillon de la division et de la suspicion.

En 2008, lors du funeste congrès de Reims pour le parti socialiste, Jean-François Copé s’interrogeait sur la capacité «de gens qui ne s’aiment pas à travailler ensemble».

Dès lors, comment interpréter la tactique de «la main tendue » à François Fillon pour lui proposer un poste de vice-président sinon que comme une posture visant à discréditer et à embastiller l’ancien Premier ministre». Que les militants qui vilipendent la décision de François Fillon de décliner cette offre se rassurent : l’état-major copéiste a adopté la même méthode de communication que Nicolas Sarkozy au soir du 22 avril 2012 lorsque le président -candidat demandait à François Hollande d’accepter de participer à trois débats dans l’entre-deux tours ! La demande se heurterait inéluctablement à un refus, mais l’essentiel était sauf : enfermer son adversaire et créer du buzz.

En discutant avec les uns et les autres dans le respect le plus total, nous avons pu mesurer à quel point à la fracture politique s’ajoute une fracture morale profonde. A un an et demi des élections municipales, la situation actuelle laisse entrevoir des lendemains difficiles dans un paysage politique, de fait, en pleine reconstitution avec un Front national comme toujours allié objectif du Parti socialiste et une UDI qui en tireront un bénéfice politique et populaire.

A la tête d’un parti scindé en deux, Jean-François Copé ne prend t-il pas le risque d’empêcher l’opposition de bénéficier d’un soutien populaire indispensable quand sonnera l’heure de défier François Hollande ? . Car ne nous y trompons pas : le président de la République n’est pas impopulaire sur sa personne mais sur sa politique. Soit exactement l’inverse de qui vous savez.
D’ailleurs, les plus ardents partisans du retour de l’ex-président sur le devant de la scène politique devraient en revenir à la réalité. En effet, si le bilan et le volontarisme dans l’action de Nicolas Sarkozy apparaissent incontestables, il n’en demeure pas moins que la convocation de l’ancien locataire de l’Elysée devant le juge, demain à Bordeaux, le train de vie de l’ancien chef de l’Etat (voyages et conférences rémunérées à prix d’or) sont l’antithèse d’un futur retour dans lequel «le peuple » serait la pierre angulaire de toute stratégie de reconquête.

Faire du retour de l’ancien président de la République le ciment d’une émotion collective irraisonnée et donc forcément destructrice pourrait apparaître comme un virus mortel à un moment ou la droite républicaine doit urgemment modifier son logiciel.

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