Alors que deux semaines politiques
effroyables s’achèvent, les passions militantes continuent de se déchaîner.
Mickael Camilleri, 26 ans, filloniste, diplômé de Sciences Po et d’HEC, Délégué
National des Jeunes Populaires en charge de la formation et du maillage
territorial, est féru de politique. C’est un jeune homme passionné mais surtout
averti qui se livre à nous. Il revient alors sur son engagement et sur ce coup
de tonnerre politique qui survient à l’UMP.
Mickaël, c’est d’abord l’histoire
de la méritocratie républicaine à la française. Propulsé des HLM de Béziers à
la cadence frénétique parisienne, il commence sa classe préparatoire au Lycée
Henri IV où il côtoie un certain Jean Sarkozy. Déterminé, Mickaël poursuivra
ses études jusqu’à Sciences Po et HEC, d’où il sortira diplômé, respectivement,
en Affaires Publiques et en Entrepreneuriat. Un parcours scolaire honorable,
diriez-vous.
Mais cela est d’autant plus
remarquable que la volonté de Mickaël débute dès son adolescence. Ayant grandi
dans des quartiers dits « défavorisés », il côtoie au quotidien une
population plongée dans la détresse sociale « dont la France achète le
silence à coup d’allocations ». Immergé très jeune dans un environnement
dont « bon nombre d’habitants ne trouvent plus de raison de se lever le
matin », il pointe du doigt l’engrenage infernal de l’assistanat
généralisé. « Certaines personnes en viennent à penser qu’elles n’ont plus
aucune utilité sociale, dit-il, tant l’Etat n’a à leur égard qu’un discours
infantilisant, ne trouvant à leur verser qu’une obole institutionnalisée en
guise de perspectives d’avenir ! » Par conséquent, il insiste moins sur
les aspects économiques et budgétaires de cette politique d’assistanat que sur ses
conséquences psychologiques,
« véritable aliénation de l’Etat-Providence ». Dès lors, il découvre
en Nicolas Sarkozy dès le début des années 2000 des réponses à ces souffrances.
Et sa conviction est d’autant plus grande : « je n’ai pas choisi
Nicolas Sarkozy, il s’est imposé à moi naturellement, au regard de ce dont
j’avais été témoin jusqu’à présent », souffle-t-il.
A l’instar de Nicolas Sarkozy,
Laurent Wauquiez s’imposera à lui comme un mentor. Quoi de plus naturel,
lorsque l’on sait que cet éminent ancien ministre a fait de la lutte contre
l’assistanat son premier cheval de bataille. Mickaël en est certain, la France
a de merveilleuses perspectives à offrir à ceux qui s’en donnent les moyens :
« promouvoir la méritocratie, encourager l’ascension républicaine »,
tels sont ses combats. Il poursuit par la suite un
parcours politique prometteur : d’abord attaché parlementaire de Raymond
Couderc, Sénateur-Maire de Béziers, sa ville d’origine, il rencontre dans le même temps Benjamin
Lancar avec lequel il sera de tous les combats, jusqu’à devenir à ses côtés
Délégué National des Jeunes Populaires. Au plan local, ce jeune politique a
déjà deux candidatures à son actif : aux Européennes de 2009 sur la liste
Grand Sud-Ouest conduite par Dominique Baudis et aux Cantonales de 2011 à la
Salvetat-sur-Agoût.
Concernant la situation actuelle
à l’UMP, Mickaël se revendique filloniste certes, mais surtout soucieux de la démocratie.
Choqué, il dénonce un Jean-François Copé à la fois juge et parti depuis le
début de cette campagne, candidat et organisateur du scrutin auquel il
candidate (sic !), s’étant approprié tout l’appareil UMP et ses moyens au
profit de sa seule campagne. Dans le cadre
d’une élection démocratique, où l’égalité de traitement entre candidats
doit prévaloir, « pourquoi Jean-François Copé n’a-t-il pas démissionné de
son poste de Secrétaire Général dès cet été ? On ne peut pas être
juge et parti à ce point. Ce qu’il se passe depuis le 18 n’a fait que mettre à
jour ses pratiques », dit-il.
Pour lui, Alain Juppé était le
seul recours, et ce, dès le début de la campagne, afin de séparer l’appareil
militant des mains d’un candidat et d’organiser le scrutin de manière
parfaitement impartiale. Il a d’ailleurs lancé une pétition en ligne appelant
Alain Juppé à prendre la direction intérimaire de l’UMP afin qu’un nouveau vote
puisse être rapidement organisé, « en respectant cette fois-ci toutes les
garanties d’impartialité ». Attristé devant ce spectacle autodestructeur, il
souhaite tout remettre à plat et que les militants revotent :
« puisque les états-majors ne se parlent plus, puisque le sommet est
bloqué, il faut faire la seule chose raisonnable à faire : en rappeler à
la base, aux militants, pour trancher le litige. C’est à vrai dire la seule
manière de sortir par le haut de cet improbable imbroglio ! ». C’est
surtout à eux qu’il pense, au travail mené, aux sacrifices consentis durant
toutes les campagnes de ces dernières années. Ces militants méritent d’être entendus,
ils méritent la vérité. « C’est d’ailleurs dans l’intérêt même de
Jean-François Copé ! A l’évidence, il ne dispose pas aujourd’hui de la
légitimité nécessaire à l’exercice serein de son mandat. Revoter, c’est
s’assurer d’avoir un Président légitime et incontestable. Si ce doit être
Jean-François Copé, très bien, mais prenons toutes les garanties nécessaires
pour ne plus qu’il y ait un seul soupçon sur ce scrutin. A défaut, nous ne
pourrons pas reprendre sereinement notre travail d’opposition face à la
gauche. »
Militant dans l’âme, Mickaël
vibre pour la politique et surtout pour son pays, auquel il estime « tout
devoir ». Ceux qu’il combat, ce sont ces politiques et bureaucrates qui,
par idéologie ou par lâcheté, ont créé « une France sous perfusion,
inhibant les talents, méprisant la réussite, et aliénant les plus fragiles
d’entre nous. ». Ce système là avait déjà un ennemi solide en la personne
de Laurent Wauquiez. Maintenant, il en
trouvera un second tout autant déterminé: Mickaël Camilleri.
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