Jour de grève dans les transports, à l’heure du petit
déjeuner. Rendez-vous avec Jonas Haddad, 24 ans, secrétaire National à l'Entrepreneuriat des jeunes et Délégué
national des Jeunes Populaires. Le jeune avocat, très concerné par la
situation de ses pairs, n’est jamais en retard d’une idée. D’emblée, il dresse un
réquisitoire implacable sur la vision de la jeunesse développée par la gauche. Intégration
des jeunes, emploi, rapport à la politique, toutes les dimensions sont
évoquées. Retour sur un entretien vérité et sans tabou.
Très vite, la condition des jeunes occupe le début de la
conversation. Il semble soucieux. La jeunesse, dit-il, est sous perfusion.
Mentionnant les récents développements de l’actualité, il pointe du doigt les
derniers dérapages de Vincent Peillon. L’affaire de la dépénalisation du
cannabis le révulse. «Quel est donc le message véhiculé aux jeunes ? Celui
de consommer des drogues ouvertement alors que l’Etat dépense des millions
d’euros pour les campagnes de prévention. Au-delà de la perfusion, c’est de
l’enfumage ! C’est un appel à la déstructuration familiale» accuse t-il.
Quant à la proposition de la ministre des Droits des Femmes
Najat Vallaud-Belkacem de mentionner l’orientation sexuelle de certains personnages historiques
ou auteurs dans les manuels
scolaires, ce passionné d’Histoire s’emporte : «Mettre des étiquettes est
stupide. Tout le travail de la lutte contre les discriminations, c’est
d’enlever les minorités de leur case.
Intéressé par la dimension économique, Jonas fait un
plaidoyer du statut d’auto-entrepreneur. «Avec cette mesure, on a introduit un
virus dans un système sclérosé. Cela a permis de mettre 1,5 millions de
personnes sur le marché » selon lui.
Plus l’entretien avance, plus la chose est entendue. Pour Jonas,
le pouvoir actuel maintient la jeunesse française « sous perfusion »
et, plus grave encore, la jeunesse de gauche dans un manichéisme exacerbé. Sectarisme,
intolérance participent d’une culture de gauche et d’une façon de concevoir
l’engagement politique qui l’exaspèrent. Ce n’est pas son rapport à la
politique et cela s’entend.
Aussi, lorsqu’on évoque ce que l’engagement militant a
transformé en lui, il répond sans hésitation : « le poids de la
responsabilité». Plus que jamais, assure t-il, « les gens attendent
toujours plus de nous, ils ont une vision à part de la politique. Dès l’instant
où tu viens pour un discours politique, tu sens le poids de la responsabilité».
On mesure là chez Jonas une acuité toute particulière au volontarisme et à
l’exigence de vérité.
Evoquer avec lui l’ancien président Nicolas Sarkozy, ce
n’est pas gémir sur le passé d’une défaite encore douloureuse mais en faire une
source d’inspiration pour l’avenir. Admiratif de l’énergie sarkozyste, il nous
fait comprendre que le cœur de l’ex chef de l’Etat bat plus que jamais au
rythme du pays. Ce volontarisme,
véritable marqueur du précédent quinquennat, il le retrouve aujourd’hui en
Jean-François Copé qui, selon lui, place «le courage politique au-dessus de
tout».
Le temps passe trop vite, qui nous rapproche de la fin de
l’entretien. Jonas s’apprête à rejoindre son travail. Il est parti mais pour
nous encore présent. On devine chez lui la force «tranquille» des destins
naissants. Jeune mais déjà si concerné
et motivé, Jonas Haddad symbolise à merveille l’idée que la valeur n’attend
point le nombre des années.
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