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François Fillon et Jean-François Copé |
Docteur en psychologie et psychotérapeute, Jean-Pierre
Friedman , fin connaisseur et observateur de la vie politique, évoque tout
d’abord avec nous son expérience d’enseignant à l’ENA : «Une expérience
révélatrice de la nécessité toujours plus grande d’adosser à une formation
généraliste une connaissance approfondie du terrain ». Quant au rapport de
l’homme politique au pouvoir, notre interlocuteur est très clair :
«Arriver au sommet du pouvoir nécessite de focaliser sa propre libido à l’aune
de ce but ».
Lorsqu’on évoque avec lui le caractère des deux candidats à
la présidence de l’UMP, il nous livre son analyse et sa perception du
cheminement des deux protagonistes. Pour Jean-Pierre Friedman, François Fillon
s’inscrit en digne héritier de ses deux mentors Joel Le Theule et Philippe
Séguin «connus pour leur désintéressement ». Selon lui, l’ancien Premier ministre,
qui a capitalisé lors de son passage à Matignon, sur son «flegme » et sa
«rigueur morale» est partagé entre « son ambition évidente de vouloir
diriger et son refus de ce que cela suppose en terme de compromissions». Car,
selon notre interlocuteur, il apparaît «évident » qu’une victoire à
l’élection du 18 novembre «obligerait » en quelque sorte le député de
Paris à «endosser » le rôle de candidat à la présidence de la République
en 2017. François Fillon serait donc aux
prises entre le « je veux » et le « je ne veux pas »,
participant d’une «contradiction interne» pouvant être à l’origine de certains
maux physiques. D’ailleurs, convient
t-il, les récents soucis de santé de l’ancien Premier ministre, même peu
graves, peuvent jeter un trouble dans l’inconscient des gens. « La période
actuelle est insécurisante, le peuple a besoin de certitudes. La santé du Chef
en fait naturellement partie».
Des certitudes, Jean-François Copé en a toujours eu au sujet
de son ambition présidentielle, note Jean-Pierre Friedman. Aussi, selon lui,
l’actuel secrétaire général de l’UMP n’a pas «l’ambiguité» constatée chez
François Fillon. «Il n’est pas pris d’une contradiction interne et cela,
François Fillon le sent ». Aussi, Jean-Pierre Friedman estime que le
parcours politique du député-maire de Meaux, focalisé sur un but ultime –
devenir un jour président de la République –, peut apparaître comme un élément
«rassurant » pour l’opinion publique. «Notre époque cumule les menaces
diverses et, un responsable politique qui met en place une stratégie avec un
but à atteindre et des moyens ambitieux pour y arriver peut convaincre de son
aptitude à vaincre les menaces auxquelles peut être confrontée une Nation».
C’est l’histoire du «chef de la tribu primitive » que nous relate Jean-Pierre
Friedman. Peut prétendre à ce rôle celui «qui montre sa force et qui, installe
l’idée qu’il saura nous protéger car il a éliminé toutes les menaces autour de
lui».
Deux parcours, deux personnalités, deux psychologies. Les
dés sont jetés.
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